« Nous consommons l’énergie éolienne aux deux tiers et nous vendons le reste »
Véronique et Daniel vivent dans le Tarn sur un terrain de 4 hectares. Écologiste dans l’âme, Véronique voulait produire sa propre électricité. « Nous vivons sur une butte qui s’appelle Le Moulin à Vent, raconte Véronique, il y avait autrefois trois moulins en bordure de notre propriété, nous avons estimé que c’était un lieu favorable pour l’éolien. »
Sa rencontre avec l’installateur Olivier Krug l’a décidée à sauter le pas en 2006. «Au départ, nous voulions l’installera 12m de haut, ajoute-t-elle, mais comme nous avons des arbres et qu’il n’était pas question de les couper, nous avons choisi d’aller à 30 m. »
Il faudra treize mois de démarches administratives pour obtenir le permis de construire, puis attendre encore deux mois la fin du délai légal de recours des tiers avant d’engager les travaux. «C’est Olivier Krug qui remplissait les papiers, ajoute- t-elle. Nous avons eu l’impression que l’administration du département découvrait le petit éolien et ne savait pas comment traiter le dossier. De leur côté, les conseillers municipaux faisaient une fixation sur le bruit supposé de la machine. Le maire voulait même une étude de bruit !
Il a fallu que l’installateur s’engage à démonter la machine en cas de gêne pour que ça passe. Et depuis, personne n’est venu nous dire qu’elle faisait du bruit. » L’éolienne, une AWP 3,6 de 1,2 kw, a été mise en service à la fin du mois d’août 2008 et a produit en un an 1600 kWh. La maison consomme directement les deux tiers de cette production, le dernier tiers étant acheté par EDF (contrat signé avant juillet 2007). «Je fais attention à l’utilisation de mes appareils. Par exemple, quand je veux lancer une lessive et que l’éolienne ne tourne pas, je préfère reporter au lendemain.
Notre consommation électrique est de 4 000 kWh/an, nous pensions que l’éolienne la couvrirait complètement. Ce n’est pas le cas et, du coup, mon mari est un peu déçu. Moi, je me dis que c’est toujours ça qui ne vient pas des centrales nucléaires. Je voulais faire quelque chose à mon échelle et, si c’était à refaire, je le referais. » « Par contre, elle fonctionne correctement, relève Daniel. Nous avons subi une tempête au printemps, et, dans le village, deux personnes avaient des petites éoliennes un peu bricolées. Les deux se sont retrouvées à terre mais la nôtre n’a pas bougé d’un poil ! »